Le 30 avril 1803, le traité qui vend la Louisiane aux États-Unis est signé à Paris. Cet immense territoire, la rive droite du Mississippi et de ses affluents, partie de celui qui fut revendiqué pour l'empire français de Louis XIV par Robert Cavelier de La Salle en 1682, est alors encore largement inconnu des Européens et des Américains. Le président Thomas Jefferson organise une expédition pour l'explorer, en connaître les ressources, informer les populations indiennes qui l'habitent de la passation de pouvoir et les convaincre de commercer avec les États-Unis plutôt qu'avec les marchands britanniques venus du Canada. Le 4 juillet 1803, le capitaine Meriwether Lewis, qu'il a choisi pour cette mission, quitte la capitale, Washington D.C. À la tête avec William Clark d'une petite troupe de soldats, il part de Saint-Louis, remonte le Missouri, traverse les montagnes Rocheuses, descend les cours de la Columbia et de ses affluents, atteint les côtes du Pacifique et retourne à Saint-Louis. En deux ans et demi.
Consignés dans des milliers de pages de journaux, les exploits réalisés par ce petit groupe suscitent toujours l'admiration. Leur progression peut être suivie au jour le jour.
Histoire américaine, qui ouvre une fenêtre sur un monde antérieur aux États-Unis et détruit par leur avancée, c'est aussi une histoire française. Quarante ans après la fin de la guerre de Sept Ans et de l'empire français d'Amérique, de nombreux Canadiens Français, Créoles louisianais et métis fils de Français et d'Indiennes parcourent la région, suivent les pistes indiennes, commercent et parfois s'installent dans les villages. Ils connaissent l'Ouest et ses habitants. Sans l'aide qu'ils ont apportée à Lewis et Clark, ceux-ci n'auraient pas pu accomplir leur mission.