Bruno Étienne et la franc-maçonnerie suivi de Soufisme et franc-maçonnerie
En ce bicentenaire Je la naissance de l'émir Abd al-Qâdir ibn Muhyi al-Dîn al-Hassanî dit al-Jaza'irî, il nous a paru opportun de faire le point sur certains aspects contestés de sa vie, si complexe, si dense, qu'elle a pu taire l'objet d'appropriations partisanes.
En ces temps troublés où l'Histoire est revisitée des deux côtés de la Méditerranée, les chercheurs, et particulièrement les historiens, ne peuvent accepter que les États leur indiquent comment ils doivent écrire et enseigner l'Histoire, surtout, quand elle est nationalisée.
Mais l'étude des relations entre la franc-maçonnerie et le soufisme, à travers l'exemple exceptionnel d'Abd el-Kader, n'est pas chose simple. En effet, celle-ci doit s'appuyer a la fois sur la documentation historique et sur le vécu, la sensibilité et la discrétion propres aux adeptes des voies spirituelles et initiatiques. C'est pourtant ce défi que lente de relever ici un auteur qui revendique le droit à une sorte de schizophrénie professionnelle : être rigoureux dans la documentation proposée mais en sachant que tout n'est pas accessible a la connaissance médiatisée par la seule science ou la raison.
Ce pari est fondé sur la posture d'un chercheur talonné par le vécu du cherchant qu'il est aussi.
Puisse cette expérience périlleuse être comprise comme elle est proposée, pour mieux approcher toute la complexité de l'aventure humaine.