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Abel Bonnard (1883-1968)
Fils naturel d'un Bonaparte, né à Poitiers en 1883, Abel Bonnard est sans doute le dernier grand écrivain classique français et l'égal de nos moralistes (de Montaigne à Rivarol, La Rochefoucauld, La Bruyère et Vauvenargues). Des livres comme L'Enfance, L'Amitié, L'Argent, ont renouvelé le genre.
« La France est le seul pays où la nation ait en permanence son gouvernement contre soi, [...], le seul où l'ordre ne subsiste que par survivance, [...], le seul où l'enseignement officiel n'ait pas d'autre tâche que de détruire obstinément tout ce qu'il devrait conserver, et dérobe à la nation la connaissance de sa propre grandeur. »
Classique, Bonnard l'est aussi par sa maîtrise de l'art du pamphlet : l'Éloge de l'ignorance (1926) et, surtout, Les Modérés (1936), la plus pénétrante critique de la IIIe République, ont fait date. Il connut une célébrité extraordinaire. Plume virtuose, coqueluche du milieu littéraire et des salons parisiens, grand voyageur, écrivain encensé par la critique, il fut élu à l'Académie française en 1932 (exclu en 1944).
Analyste pénétrant de la société de son époque, intellectuel engagé pour la cause de la restauration de la grandeur de la France et de la civilisation européenne, il apporta son soutien à Jacques Doriot et au Parti populaire français.
Défenseur d'une politique de collaboration avec l'Allemagne hitlérienne, il devint ministre de l'Éducation nationale en avril 1942. Exilé en Espagne après 1945, condamné à mort par contumace, il meurt à Madrid le 31 mai 1968. Depuis la Libération, il subit une véritable damnatio memoriae : on ne lui pardonne pas sa dénonciation sans complaisance des fausses valeurs inspirant la République française. Bonnard représente l'antirépublicain absolu.