Depuis plus de trente ans, Gérard Huber s'intéresse aux origines
d'Israël. Dans ce nouveau livre, il se penche sur une énigme :
la découverte, en décembre 1895, par Flinders Petrie, d'une stèle
sur laquelle le pharaon Mineptah célèbre sa victoire sur
des peuplades en révolte. Car, très vite, cette stèle prend le nom
de «Stèle d'Israël». Avec son ami Wilhelm Spiegelberg, Petrie a,
en effet, traduit le nom d'une de ces peuplades, «Isiriar», par
«Israël». Or, tandis que ces deux savants sont convaincus d'avoir
produit la preuve que le récit biblique dit vrai, ils ne prennent pas
conscience que ce «billet de naissance» est pour le moins funeste
et en contradiction avec la Bible, puisqu'il dit d'«Israël» «qu'il n'a
plus de semence». Mais, Gérard Huber ne s'arrête pas à ce constat.
Il se rend compte que cette traduction commence à être contestée.
C'est alors que, croisant l'essentiel de la littérature égyptologique
consacrée à la stèle, il comprend que c'est l'orientation bibliste qui
a précédé la lecture égyptologique de cet hapax «Isiriar» et non
l'inverse.
D'où la question : Si plus «d'Israël» sur la «Stèle de Mineptah»,
quid des origines d'Israël ? Quelle place pour Abraham et Moïse ?
Ce livre répond dans l'esprit de la «science du judaïsme» renouvelée,
depuis Spinoza et Freud. Il y est aussi question du devenir
de la pensée de Dieu et du combat qu'il convient de mener contre
toutes les formes d'antijudaïsme qui contestent au peuple juif
le droit de se raconter comme il l'entend.