Dans quelle mesure la (première) union sexuelle modifie-t-elle la relation amoureuse sur le plan émotionnel ? Cette question a été débattue au Moyen Âge dans des traités savants et en littérature. Selon une thèse très répandue, les troubadours auraient aspiré à l'union sexuelle, mais, dans le même temps, choisi d'y renoncer. Toutefois, la performativité de leurs chansons contredit cette assertion qui se fonde sur des considérations à teneur psychologisante. De plus, le Moyen Âge a apporté des réponses variées et contradictoires à la question de savoir si l'amour érotique meurt avec l'union sexuelle. La présente étude apporte un regard nouveau sur le phénomène littéraire de l'amour courtois.