Ad Sanctos
Reliques, reliquaires et culte des saints dans le Sud-Ouest de la France
La célébration du 850e anniversaire de la découverte à Rocamadour du corps entier et inaltéré de saint Amadour en 1166 a offert aux archéologues, historiens, historiens de l'art et de la littérature, l'occasion de se réunir pour se rencontrer et reconsidérer la légende du saint ainsi que le culte des reliques, leurs reliquaires et leurs sanctuaires dans le Sud-Ouest de la France du Moyen Âge jusqu'à nos jours.
L'hagiographie des saints aquitains ainsi que leur iconographie sont mises en exergue afin de replacer le culte de saint Amadour au sein d'une spiritualité bien au-delà de la France méridionale. La relique est un objet complexe qui participe du matériel en tant que corps (ou fragment de corps) comme du spirituel. Elle doit aussi être replacée dans le contexte de sa « dulie ». Installé dans son sanctuaire, dans un reliquaire, sarcophage ou châsse, le corps saint ne se conçoit pas sans lui et s'exprime à travers lui par l'image qu'il offre aux pèlerins qui viennent nombreux le vénérer. Le culte des reliques entraîne de profonds bouleversements dans l'organisation structurelle des églises, devenues les réceptacles du corps saint. De telles pratiques dévotionnelles sont de nos jours au coeur des préoccupations des historiens. La foi, la croyance et le respect ne sont pas les seuls sentiments suscités par les reliques : elles attirent aussi la convoitise et la volonté de les instrumentaliser à des fins sociales et politiques.