Additionne
« Additionne ! », c'est le conseil donné un jour par Georges Wilson au jeune Alexandre encore à ses débuts de comédien. Un conseil qui résonne comme un précepte, presque un principe de vie, une ligne de générosité qui embarque aussi le legs des Brasseur qui l'ont précédé.
Car une légende familiale, surtout lorsqu'elle remonte aussi loin que celle-ci, tisse un récit aux fils entremêlés. Celui d'Alexandre, dernier du nom à occuper la scène, convoque ainsi à la fois le parfum d'Odette Joyeux, sa grand-mère, en même temps que le fantôme de Pierre, ce grand-père disparu juste après sa naissance, et l'ombre de Claude, ce père emporté pendant l'écriture de ce livre. Singulière occasion de mettre à leur place toutes les pièces de ce puzzle familial. L'âge classique de Pierre et Odette, accolé aux noms mythiques des Prévert, Arletty, Renoir, Jouvet et Carné. L'âge moderne de Claude, virevoltant de Sautet à Yves Robert, en passant par Vidocq et La Boum. Enfin, l'heure d'Alexandre, acteur emblématique de cet art si actuel de la série, faisant le grand écart entre le très reconnu Bureau des légendes et le succès grand public de Demain nous appartient.
À l'écran comme sur les planches, chacun dit ainsi quelque chose de son époque, où chaque génération s'est reconnue dans un Brasseur comme incarnation de ses attentes et de ses projections. Le passé d'une lignée d'acteurs revisité par le présent de celui qui l'incarne aujourd'hui.
À chaque époque son Brasseur, en somme. Et à chaque Brasseur son livre. Voici celui d'Alexandre.