Je comprends que le monde entier se soit passionné pour ce simple fait divers. Un cadre comme celui de Lurs, des personnages comme les Dominici ne peuvent naître dans l'esprit d'un romancier. Il faut les voir pour le croire.
Orson Welles
Lurs, Alpes de Haute-Provence. Au matin du 5 août 1952, sur le bord de la nationale 96, découverte macabre : Jack Drummond, sa femme Anne et leur fille Elizabeth, 10 ans, une famille de touristes anglais qui s'étaient arrêtés pour camper, ont été sauvagement assassinés.
Très vite, l'enquête s'oriente vers les Dominici, une famille de paysans habitant tout près des lieux du crime. Mais, très vite aussi, elle s'enlise : si Gustave et Clovis dénoncent leur père Gaston, celui-ci nie farouchement, formule des aveux invraisemblables et accuse à son tour Gustave. L'affaire est complexe : la police piétine ; la presse se déchaîne. Mensonges, contradictions, révélations tardives... Et aucun élément matériel, si ce n'est l'arme du crime, une carabine Rock-Ola, qui ne dévoilera jamais tous ses secrets. Le patriarche sera finalement condamné à mort en 1954, avant d'être gracié. Aujourd'hui encore, le mystère demeure.
Il semble que tout ait été dit sur l'affaire Dominici, jusqu'aux hypothèses les plus farfelues. Jean-Louis Vincent, commissaire divisionnaire en retraite, rouvre pourtant ce dossier sensible, après quinze ans d'une contre-enquête minutieuse. Point ici de vision romanesque : sa lecture laisse entrevoir une bien sombre vérité...