Et si l'Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances
des années 1960, l'ancienne métropole se croit toute-puissante dans
son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le
chef doit être invisible !
À l'issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement
inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais
patrons. Le monde entier trépigne dans leur salle d'attente. Pour la
France, fini le temps du pétrole et de l'uranium à des prix «politiques»,
des marchés protégés pour une poignée d'entrepreneurs qui figurent
dans le «top 50» des grandes fortunes de l'Hexagone. Les interventions
militaro-humanitaires, comme au Mali ou en Centrafrique, et
les déclarations d'amitié de l'Élysée n'y changent rien. Habiles à se
présenter en «victimes» de la Françafrique, les dirigeants africains
profitent de cette nouvelle situation pour imposer à huis clos leurs
exigences à leurs interlocuteurs officiels. Et ce n'est pas sans condescendance
qu'ils traitent leurs anciens parrains tricolores.
L'Ivoirien Alassane Ouattara, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le
Nigérien Mahamadou Issoufou, le Tchadien Idriss Déby, le Camerounais
Paul Biya, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Macky Sall,
le Guinéen Alpha Condé, le Gabonais Ali Bongo : en une dizaine de
chapitres enlevés fourmillant d'anecdotes et de révélations, ce livre
raconte comment l'Afrique a pris la main à Paris.
Adieu Françafrique, bonjour AfricaFrance. Qui paie commande !