lecteur des Cahiers noirs
Dans une aventure d'Arsène Lupin, un mécanisme horloger dissimulé dans un plafonnier permet à un défunt d'agir sur les vivants en faisant tomber, comme du ciel, des lettres faussement révélatrices. Heidegger était-il lecteur de Maurice Leblanc ? La livraison des Cahiers noirs suit le même scénario. Et nous n'en avons pas fini avec leurs messages d'outre-tombe. À peine les deux volumes couvrant les années 1931-1939 sont-ils devenus accessibles en français qu'un nouveau apparaît, le centième de l'édition intégrale allemande programmée par Heidegger lui-même ; deux autres encore suivront.
Ces pages que lâche sur nous la machinerie bien huilée de la Gesamtausgabe, comment les lire ? Et avons-nous commencé de le faire ? Que reste-t-il à dire après tant d'épisodes de l'« affaire » Heidegger, tant de discussions et de mises au point concernant les affinités du philosophe et de sa philosophie avec les thèmes antisémites et l'idéologie national-socialiste ?