Cet ouvrage décrit les pratiques et les messages qui accompagnent l'œuvre musicale, de sa conception puis de sa naissance jusqu'à sa présence sonore et ses avatars ultérieurs. Mots, images, graphismes, sons, lieux, décors interviennent tour à tour, de la partition à l'exécution sonore. Les indications qui décrivent l'œuvre, les affiches de concert, les annonces, les programmes, voire la présentation orale par le compositeur ou les disques, tous ces signes constituent une zone de transaction entre l'œuvre et ses destinataires. Ils l'insèrent dans une situation de communication qui influe sur l'acquiescement des récepteurs, qu'ils guident et renforcent. L'ensemble de ces messages constitue, selon Gérard Genette, le paratexte — informant et persuadant. Celui-ci plaide pour l'œuvre et la transmet. Et c'est le paratexte qui, chez Boulez, indique même la nature de l'œuvre, prolongement et approfondissement d'œuvres antérieures. Nietzsche signalait le pouvoir et le danger de cette abondance de mots autour de l'œuvre musicale et, bien avant lui, Carl Philipp Emanuel Bach préconisait le recours aux mots afin d'assurer une meilleure compréhension de la musique.