Quand, en 1881, Alexandre III succède à son père,
le tsar Alexandre II, qui vient d'être assassiné, c'est
un jeune homme traumatisé et donc peu enclin aux
réformes qui arrive au pouvoir. Persuadé que le libéralisme
de son père a fait le lit de la violence,
Alexandre III va s'employer à restaurer l'autocratie
dans toute sa rigueur. Ce souverain laisse le souvenir
d'un esprit autoritaire et étroit. On lui doit cependant
la création du chemin de fer qui traverse les
grandes plaines russes jusqu'aux neiges sibériennes.
Également une gestion habile de la politique extérieure
: il détacha la Russie de l'Allemagne et fut
l'artisan du rapprochement avec la France.
Au centre d'une époque troublée, cet être assez
fruste, qui fut l'avant-dernier tsar de Russie, apparaît,
grâce à Henri Troyat, dans toutes ses contradictions.
Tour à tour autoritaire et compréhensif, énergique
et indécis, ce grand méconnu chercha tout au
long de son règne à servir son pays au lieu de servir
sa légende.