Jeanne Favret-Saada republie ici ses premiers essais
d'anthropologie, consacrés à l'Algérie et au domaine
arabo-berbère. Ils sont augmentés d'une préface qui éclaire
le lecteur d'aujourd'hui sur le contexte, la genèse et
l'écriture de ces travaux.
Enseignante à l'Université d'Alger de 1959 à 1964,
Jeanne Favret-Saada effectue ses premiers séjours
sur le terrain dans l'Algérie indépendante. En 1963,
Mohammed Harbi lui demande d'enquêter, avec ses
étudiants, sur la «réorganisation démocratique» des
comités d'autogestion ruraux. Rentrée fin 1964 dans une
France paisible et prospère, elle publie des articles qui
répondent à deux questions : l'une sur l'organisation
politique tribale au Maghreb (dont un long texte sur la
Kabylie coloniale) ; l'autre sur les éléments de tribalisme
qu'elle a vus à l'oeuvre dans des insurrections paysannes
dans les Aurès et en Kabylie.