Depuis une vingtaine d'années, Anne Roche séjourne régulièrement en Algérie et fréquente les milieux littéraires. Membre du jury du prix Mohamed Dib, décerné à Tlemcen, elle suit de près l'évolution de cette littérature qui porte en elle-même autant un questionnement sur la mémoire du passé colonial et la violence de la guerre d'indépendance, que les échos et les marques des décennies qui ont mené à la guerre civile des années 1990. Cet ouvrage, hautement d'actualité, porte un éclairage fin et sensible sur ce qui fait aujourd'hui l'Algérie, de nouveau plongée dans une période d'incertitude.
Si les analyses que nous livre Anne Roche proposent une lecture inédite des oeuvres d'Assia Djebar, Kateb Yacine, Nabile Farès, Mouloud Mammeri ou Tahar Djaout, elles font également en découvrir d'autres, moins connues dans l'hexagone. Anne Roche pose la problématique des littératures issues d'un contexte colonial et postcolonial, puis, dans « lectures rapprochées », elle décrypte les mutations et les spécificités de la littérature des première et deuxième générations, consacrant une réflexion conséquente à la littérature féminine. Enfin, réflexion inédite, elle met en dialogue l'Algérie vue par les Français à travers la littérature et, notamment, les Arabes vus par des Pieds-Noirs.