Sous la forme d'un abécédaire, dont les 33 lettres de
l'alphabet russe sont les étoiles, un voyage, réel autant
qu'imaginaire, en Russie (ou plutôt en «Soviétorussie»
comme disait Marina Tsvétaïeva).
Revenu d'on ne sait où, le poète Lermontov est le
maître à danser de cet opéra-ballet linguistique. D'autres
revenants (un sosie de Leopardi, un double de Kojève, un
pseudo Beaudelaire...) lui donnent la réplique, tandis
qu'un narrateur du nom d'Aïe Ivanovitch assure la mise
en scène.
Entremêlant micro-fictions, bribes de poèmes, fragments
autobiographiques, dialogues et jeux sur les langues,
Alphabet cyrillique est un livre au genre délibérément
indécis. C'est aussi à l'occasion un abécédaire enfantin,
contenant un bestiaire, un livre sur l'art d'être grand-père
et même un manuel de russe pour grands débutants, doublé
d'un cahier de solfège et de chant pour l'éternel étudiant en
art de vivre qui sommeille en chacun.