La créolisation n'est pas un agrégat,
une somme de différences. Elle se sait
inachevée, soumise aux mutations, à
la perte. Elle est emprunt, mimétique
et créatrice. Elle ne craint pas de
s'enraciner, car pour elle la racine n'est
pas nécessairement mortifère.
Dans cet essai, Françoise Vergès et
Carpanin Marimoutou revisitent la
notion de créolisation en partant des
spécificités de l'océan Indien.
S'appuyant sur la théorie postcoloniale,
les auteurs proposent le paradigme
d'amarres, de créolisations india-océanes
pour réinscrire la Réunion, île du monde
créole, à la croisée des mondes africain,
musulman, asiatique, insulaire et
européen, dans une problématique de
réappropriation. Il n'est pas question ici
de faire de la créolisation un modèle
unique ni une voie royale du devenir du
monde, mais de contribuer au débat sur
la diversité culturelle et la démocratie.