Que se passerait-il si un passionné de vie intérieure tombait passionnément amoureux, non d'une abstraction, mais d'une femme ? Que se passerait-il s'il vivait passionnément cet amour sans renoncer d'un iota à sa passion de la vie intérieure ? Que se passerait-il s'il était un écrivain et de tout cela faisait un livre ?... Cela donnerait Ambre, un livre de métaphysique romantique ou de romance métaphysique.
Stephen Jourdain aime Ambre d'un amour absolu. Ambre qui est - dit-il - « un génie de l'intériorité », « un ouragan de sens ». Or, pour lui qui est dédaigneux de toutes les soutanes de la bonne pensée et de la morale, « le sens, aspiration première de la Vie, transcende l'humaine logique. Le Sens est d'origine divine ; il fuse comme un chant de l'entendement des Dieux - qui pensent poétiquement ». Pour S.Jourdain, l'essentiel est de « sauver l'instant éphémère », d'être. Et « être est une condition par essence active. Être, ça ne se subit pas, ne se calcule pas, ça s'accomplit, ça se danse ».
« Ambre » est un livre unique, comme son auteur, un récit, chargé de fulgurances poétiques et philosophiques, qui nous dit la transperçante splendeur présente dans l'amour- passion.
« Jourdain n 'a de cesse de célébrer la création, les choses, les êtres, les trains, les terminaux d'aéroport, les perceptions. Il la célèbre, donc en poète - le travail du poète étant précisément de célébrer le monde de l'intérieur, en l'arrachant par la magie du verbe à la platitude hallucinatoire pour le restituer dans sa dimension absolument intime, objectivement subjective.... Jourdain ne prétend pas décrire le monde, l'amour, le désir. Il tente de décrire la manière dont le monde, l'amour, le désir, la femme aimée prennent naissance et se déploient au sein de soi et doivent de ce fait être vénérés en tant que le chant de soi-même. ...Un livre de passion vécue dans la sphère de l'intériorité, la seule en vérité qui soit, et qui célèbre les constantes noces : l'extérieur faisant l'amour avec l'intérieur, le tout se passant en soi. »
Gilles Farcet