Anatomie des passions
La physionomie en mouvement
Pourquoi ouvrir - et avec des yeux de philosophe comme ceux de François
Delaporte - une anatomie des passions ? Les passions, c'est l'affaire de tous !
Chacun de nous n'est-il pas le mieux placé pour savoir à quoi s'en tenir à leur
sujet ? Ne les ressentons-nous pas suffisamment dans nos chairs ? Et déjà,
peut-on parler d'anatomie à leur égard ? Comment ce qui est de l'essence
immatérielle de l'âme pourrait-il être disséqué dans le corps ?
Pas de meilleur endroit que l'évident pour cacher les mystères les plus profonds,
les problèmes les plus résistants, les secrets les plus intimes, mais aussi les
préjugés les plus tenaces. C'est précisément là, sous notre nez, qu'Anatomie
des passions va les chercher, et c'est ce qui fait son étrangeté. Dans ce livre, il
est question de la constitution par Guillaume Duchenne de Boulogne d'une
grammaire musculaire des expressions, d'une orthographe physiologique des
passions, mais Duchenne n'est qu'une clé au service d'une problématique
inventée dans la fine peau du visage, là où s'entremêlent tous les désirs.