Une histoire ? Quelle histoire ? Rien de plus banal en apparence
que la vie d'André Dhôtel, semblable à celle de ses personnages,
«histoire d'un fonctionnaire». D'Attigny dans les Ardennes à
Autun pendant son enfance, puis Paris pour ses études, Saint-Omer
et ses brouillards ensuite, pour aboutir à la révélation
lumineuse de la Grèce. Au retour, difficile, il sera nommé à
Béthune, puis à Provins, où il rencontrera sa future femme.
Suit une période d'errance et de dépression et c'est enfin
Coulommiers, de la guerre aux années soixante, où il demeurera
trente ans au même lycée comme professeur de philosophie.
Dhôtel partagera sa vie entre son lieu de travail et les Ardennes,
où il passera toutes ses vacances. Cet amoureux de la nature qui
fait l'éloge de la paresse avait surtout une grande passion, la
littérature, ce fut un homme de revues, d'aventure et Dés dans
les années vingt, à 84 au lendemain de la guerre. Une grande
amitié le liera à Paulhan, dont témoignent de nombreux articles
et une correspondance. Écrivain prolifique, il fut connu du
grand public par Le Pays où l'on n'arrive jamais, qui obtint le
Femina en 1955, et son oeuvre fut également couronnée par le
grand prix de littérature de l'Académie française en 1974 et en
1975 par le prix national des lettres.
Né en 1900, André Dhôtel s'est éteint à Paris le 22 juillet 1991 et
a été inhumé au cimetière de Provins.