Anne Smith rend hommage à ses sujets de prédilection. Elle considère que l'ordinaire n'est pas si ordinaire et que beaucoup ne voient pas la poésie de la réalité rugueuse. Vu à travers ses yeux, notre quotidien devient beau.
« J'ai grandi dans une ville nouvelle, Crawley, au bout de la piste de l'aéroport de Londres. Mon grand-père maternel, Colin McDonald, un aquarelliste confirmé, m'encourage lors de mes premiers pas artistiques. J'avais une vocation, pas encore celle de la mer. En 1988, rêvant d'océan, j'ai pris un billet pour une traversée de la Manche avec la Brittany. Et j'ai découvert Brest. J'étais venue pour un weekend, je suis restée trente ans. J'ai appris à parler brestois en pensant que c'était du français, j'ai découvert le Finistère en croyant que c'était la France. C'est à Brest que j'ai réellement découvert la mer, les gens de mer. J'aime toujours cette ville, ses vents qui mélangent l'eau douce et l'eau salée.
Mon statut de Peintre officiel de la Marine m'ouvre des horizons et des endroits inaccessibles. Ce livre regorge des vies d'ailleurs et de l'incroyable diversité de l'humanité et de la nature sauvage.
Je suis libre. Mon but est de témoigner et non de plaire. Mon art est le miroir de mon amour pour cette vie qui grouille, imprévisible et si belle dans son ordinaire. Je la célèbre avec énergie, fidèle à la devise de mon clan, Per mare Per terras. Par la mer, par les terres. »