Anthropologie des obsessions
L'intérêt majeur de la littérature de science-fiction, pour l'anthropologue du moins, est de retrouver, telles quelles se vivent aujourd'hui en Occident, les obsessions de partout et de toujours.
Après avoir situé ce type de récit dans le champ de l'imaginaire, du simulacre au surréel, l'auteur s'attache à quatre domaines privilégiés : la toute puissance de l'infiniment petit (le nucléaire), les menaces apocalyptiques que génère le monde animal, les dérivés sexuels avec les pièges mortels de l'amour, l'illustration à propos de l'oeuvre de J.-G. Ballard de l'omniprésence de la mort dans la vie. L'animisme archaïque, le procès d'humanisation ou d'hominisation, la culpabilité souterraine, les processus bien connus d'identification de déplacement et de projection ne cessent de s'y manifester.