Les politiques de maîtrise de l'énergie dans l'habitat, et plus largement
dans les bâtiments, se fondent sur une réglementation plus exigeante des
normes de construction. Elle s'appuient également sur un certain nombre
d'aides financières incitant les ménages à réaliser des travaux ou à acquérir
des équipements de chauffage plus performants. On sait que ces efforts
ne permettront pas d'atteindre les objectifs fixés en matière de réduction
du CO2 si les pratiques ne «suivent pas» ou si elles contrarient, dans
l'usage quotidien qui en est fait, le fonctionnement attendu des appareils
domestiques, qu'ils consomment de l'énergie à des fins de chauffage ou à
d'autres finalités (cuisine, toilette, travail, loisirs...).
Mais que sait-on au juste des pratiques et usages de l'énergie dans l'habitat ?
Que peut-on attendre des habitants que nous sommes, pris entre bonne
volonté écologique et exigences de confort, entre difficulté à se chauffer et
souci d'économiser, entre «raison domestique» et prescriptions techniques ?
Suspendant pour un temps tout jugement et toute posture normative, cette
étude fait le point sur la question à partir d'un tour d'horizon de la littérature
sociologique et anthropologique sur le sujet et en l'assortissant d'une riche
bibliographie commentée, tant française qu'étrangère.