On appelle Gouro les populations patrilinéaires et segmentaires installées le long de la branche ouest du V baoulé, populations qui, comme la plupart de celles situées dans la zone forestière, procèdent à la reconversion de leur agriculture vivrière en une agriculture de profit. À partir de ce cas désormais classique, l'auteur s'attache à montrer comment les rapports sociaux noués autrefois dans le cadre d'une économie d'autosubsistance, après s'être étendus à des ensembles territoriaux débordant la cellule domestique, s'altèrent 1 j ou disparaissent aux contacts successifs des peuples marchands de la savane, de la société coloniale, puis de l'économie de profit. L'unité organique de ces différents systèmes qui s'interpénètrent, s'alimentent et se détruisent mutuellement, l'incompatibilité des rapports sociaux associés à chacun d'eux et leur coexistence apparaissent à travers une étude fondée sur l'observation de six communautés villageoises, la collecte des traditions d'origine de plus de cent familles et le dépouillement des archives locales de ta colonisation. L'ouvrage comprend huit cartes hors-texte au format 48 x 48 cm. « La publication de l'Anthropologie économique des Gouro de Meillassoux pourrait bien, marquer un tournant dans l'histoire de l'anthropologie. [...] pour la première fois, un chercheur rompu aux concepts et aux méthodes de l'anthropologie traditionnelle applique à une société « primitive » concrète les catégories du matérialisme historique. [...] le mérite de Cl. Meillassoux est d'avoir dépassé le stade des projets et des programmes et d'avoir tenté d'éprouver sur le terrain la fécondité de ces principes.