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RAFAEL CADENAS (Barquisimeto, Venezuela, 1930) es una de las voces poéticas más interesantes, coherentes y sólidas de Hispanoamérica. Ya desde su juventud fue visto como «un personaje excepcional», el escritor que llegó a «hundir las manos en el agua y atrapar las diversas imágenes que en ella forman», capaz, a su vez de «desencadenar las más grandes tormentas espirituales sin perder su lastre de erudito profesor universitario», o quien, sobre todo, hizo de la palabra una pasión, un lenguaje «siempre al borde de descubrir el mundo». Estamos ante un poeta que recela del lenguaje, de sus proteicos poderes, de su capacidad para decir y hacer decir cualquier cosa. No sólo en su poesía ha prendido esta reticencia; se ha expresado a menudo en entrevistas, en sus ensayos y diarios, con una lucidez desencantada que no hubiera desagradado a Karl Kraus, a quien Cadenas admira. «El lenguaje es la vía principal que utiliza la sociedad para perpetuarse en nosotros a través del condicionamiento», sostenía ante José Balza, y «El pensamiento ejerce una tiranía absoluta sobre nuestra vida». Desconfianza no amarga, sino fértil anunciadora de una lucidez frágil pero esencial. Su poesía ha sido merecedora de numerosos premios, entre ellos, el Premio FIL de Guadalajara (México) en 2009, el Premio Federico García Lorca en 2015 y, en 2017, el Premio de Literatura FILCAR.