Le deuxième volume de la Correspondance fait revivre
une période capitale de la vie et de l'oeuvre d'Alfred de
Vigny. C'est le temps des amours avec Marie Dorval, de
l'itinéraire tumultueux de la passion «d'un homme illustre
et d'une femme inspirée». C'est le temps du théâtre, de
La Maréchale d'Ancre à Chatterton, dont le «courrier», soigneusement
conservé par Vigny et publié pour la première
fois, révèle le drame des jeunes écrivains dans la société de
la monarchie de Juillet. Politique et littérature se mêlent,
dans ces lettres étonnantes, au bruissement du siècle. Sur
fond d'épidémie et d'insurrection, la vie continue dans les
salons et les théâtres ; Vigny, douloureusement, mûrit,
ami fidèle (de Liszt, Berlioz, Dumas, Musset...), protecteur
attentif des jeunes talents, créateur solitaire et homme de
son temps, homme de coeur toujours.