Apologie du futur
Cet essai sur la crise de l'avenir a été écrit avant et pendant la pandémie. Le fléau a renforcé le pessimisme de nos contemporains ; mais il trouvait un terrain favorable. Les prophètes du déclin exploitent et alimentent les déceptions et les peurs. Mais le futur n'a pas dit son dernier mot.
La foi dans le progrès était liée à une conception du temps rectiligne. La flèche semble brisée : à la vision d'un temps orienté positivement a succédé celle d'un temps morcelé et circulaire : vivant dans un présent éclaté, nous ne saurions plus nous projeter et nous vivrions une période de déclin.
Cette brisure du temps est favorisée par la double crise des religions monothéistes et des idéologies politiques. Même la science est objet de suspicion. Après une trompeuse euphorie serait revenu le temps des catastrophes : changement climatique, insécurité et terrorisme, pandémies, robotisation, perte de nos identités.
Pourtant, ces menaces ne doivent pas occulter les progrès qui continuent à s'accomplir : elles peuvent être conjurées. La montée des crispations est réversible. Le souci du long terme et de la solidarité se fait jour jusque dans le monde de l'entreprise. L'identité collective peut être repensée, conciliant continuité et ouverture. L'avenir n'est pas donné mais reste ouvert.