Les performances en calcul des écoliers français ne sont plus ce qu'elles étaient.
Une étude de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance
(DEPP), publiée fin 2008, a permis de prendre conscience de l'ampleur de leur
dégradation et de la situer dans le temps : entre 1987 et 1999.
Tout au long de son ouvrage, Rémi Brissiaud se livre à une véritable «étude épidémiologique»
de cette baisse. Parmi les facteurs explicatifs possibles, un seul
émerge : le changement à partir de 1987 dans la manière d'enseigner les nombres,
en s'y prenant comme aux États-Unis. Ce fut une erreur d'adopter pour modèle un
pays qui ne possède pas d'institution équivalente aux petites et moyennes sections
de notre école maternelle et dont la langue, l'anglais, favorise mieux l'accès au
calcul que le français. Le diagnostic est ainsi posé : pourquoi Mathieu n'apprend-il
pas à calculer ? Parce qu'à l'école, il apprend à compter comme Matthew.
Sur la base de ce diagnostic, l'auteur avance une solution : renouer avec la culture
pédagogique de l'apprentissage du calcul que les enseignants francophones ont
façonnée à partir des années 1920, sous l'influence d'un courant pédagogique très
important à l'époque, celui de l'Éducation nouvelle.
Après Premiers pas vers les maths, paru en 2007, Rémi Brissiaud pose ici un
nouveau jalon pour outiller les professeurs des écoles sur les plans historiques,
conceptuels, techniques et réflexifs.