L'auteur évoque ici l'une des principales pratiques rituelles propres à un islam populaire et liées au culte des saints.
Ces pratiques, encore aujourd'hui réprouvées et combattues comme blasphématoires par le fondamentalisme islamique et associées par lui à l'obscurantisme et au paganisme, demeurent cependant toujours vivaces et témoignent d'une foi populaire profondément enracinée, pleine de fraîcheur et d'innocence - foi qu'étaye la croyance aux vertus du saint, à son aura, à ses capacités d'intercession et à son inextinguible bienveillance.
Ainsi, en dehors des fêtes annuelles en l'honneur du saint - lesquelles peuvent durer plusieurs jours et donner lieu à des réjouissances profanes où se resserrent les liens sociaux et se réaffirment les généalogies orales -, se déroulent, tout au long de l'année, des pèlerinages individuels, familiaux ou collectifs.
Ce texte essaie de restituer un dialogue très particulier - celui nourri de méditation spirituelle mais aussi traversé d'une bouleversante émotion qui se noue entre le pèlerin et le saint, là, autour du mausolée, justement sur ce seuil ouvrant sur l'inconnaissable absolu et la fusion mystique.
Là où il n'y a plus de paroles.