Les historiens antiques de l'empire romain s'intéressèrent surtout aux empereurs et aux grands événements militaires. Ils laissèrent donc dans l'ombre l'histoire des provinces, sauf si une guerre s'y déroulait. La découverte de centaines de milliers d'inscriptions, ainsi que de multiples fouilles archéologiques, ont révélé une histoire oubliée qui, plus que les intrigues du palais impérial, révèle ce que fut le monde romain dans sa diversité. Les mises au point dues à des spécialistes rassemblées dans ce volume permettent de faire un bilan de ces progrès du savoir. Cette approche régionale est, d'une certaine manière, une histoire éclatée : ainsi, la Grèce, l'Egypte et la Gaule, même réunies au sein de l'Empire, restèrent des mondes très différents. Pourtant, au long de ces chapitres, on perçoit une unité de destin, liée à l'adoption de la culture dominante hellénistico-romaine et à une lente intégration dans la communis patria romaine. Rassemblés contre leur gré sous la République par une conquête brutale, ces multiples peuples sont lentement devenus solidaires de l'Empire, et solidaires les uns des autres. Plus que la conquête, ce fut le grand succès de Rome.