Les massacres de Charlie Hebdo et du 13 Novembre ne sont pas des
gestes isolés ou des actes de folie. Ils s'inscrivent dans une démarche
réfléchie et sont le fruit d'une stratégie qui a fait ses preuves de l'autre côté
de la Méditerranée et qui vise à anéantir la démocratie. Cette idéologie a un
nom : l'islam politique.
Ceux qui ont donné l'ordre d'exécuter les caricaturistes de Charlie sont les
mêmes qui ont fait assassiner Tahar Djaout, premier journaliste martyr
d'Algérie, qui ont lancé la fatwa contre l'écrivain anglo-indien Salman
Rushdie ou qui ont commandité l'attentat contre le grand homme de lettres
égyptien Naguib Mahfouz. Ils sont nourris de la même détestation de toute
pensée libre, de la même aversion pour la connaissance, la culture et les
arts, de la même révulsion morbide pour la vie, l'amour, le rire.
Ce qui est nouveau, c'est l'expansion de ce phénomène en Europe et en
Amérique. Ce virus mortel se nourrit des incohérences et des contradictions
des États occidentaux aussi bien que des complaisances, voire des
complicités de certaines élites démissionnaires toujours promptes à excuser
les assassins et à accabler les victimes.
Alors, il est temps d'agir. Il faut défendre fermement ce que nous avons de
plus cher en démocratie : la liberté de conscience et la liberté d'expression.
Il faut redire que critiquer ou rire de l'islam ne relève pas du racisme, et que
seule la laïcité peut assurer la coexistence des croyants de toutes confessions
et des non-croyants.
C'est à ce sursaut salutaire que nous invite Djemila Benhabib.