Produit de la centralisation monarchique et des révolutions modernes, l'Etat-nation apparaît aujourd'hui bien mal adapté à l'intégration économique mondiale.
Les eurosceptiques, qui en revendiquent l'héritage et affirment sa pérennité, redoutent l'ouverture des frontières et appellent au refus de la mondialisation des échanges.
Les eurolibéraux, qui se satisfont d'une Europe du Grand marché, n'ont que faire des structures politiques et se moquent des malheurs de nos Etats nationaux.
Les fédéralistes, qui revendiquent à la fois l'ouverture des frontières et la formation d'un espace politique intégré à l'échelle européenne, fondent leur position sur la nécessité d'élever le pouvoir politique à la hauteur de la puissance nouvelle de l'économie afin de lui faire contrepoids. Jürgen Habermas est de ceux-là, refusant tout à la fois le passéisme des premiers et l'aveuglement des seconds. Mais il va plus loin.
Proche de ceux qui militent en faveur d'une démocratie cosmopolitique, il réfléchit aussi dans ce livre aux conditions qu'il est nécessaire de réunir pour mettre en œuvre une régulation mondiale.