Au début, il y a une valise avec de maigres
affaires et une chambre en sous-location. La jeune fille
qui s'est donné le nom d'April - d'après la chanson
de Deep Purple - a quitté son foyer social et son
apprentissage pour un poste d'employée de bureau.
Elle essaie de trouver ses marques dans le Leipzig de
la fin des années soixante-dix, en se heurtant souvent
à ses propres limites. Elle franchit cependant toutes
les barrières qui lui sont imposées, y compris la frontière
qui sépare les deux Allemagne, lorsqu'elle rejoint
le Berlin-Ouest des années quatre-vingt. Mais à tout
nouveau départ succède une rechute, à tout instant de
bonheur une destruction, à toute ivresse le dégrisement.
Et toujours revient la question des modèles de
l'enfance, de l'empreinte laissée par une mère irresponsable
et un père alcoolique...
Après La Fille sans nom, Angelika Klüssendorf
signe une oeuvre bouleversante, sans complaisance ni
pathos, sur la fin de l'adolescence, mais aussi sur les
conditions sociales avant la chute du Mur.