Vous avez dit Jack Hirschman ? Immense inconnu. Avec Jack Kerouac pourtant, Allen Ginsberg, William Burroughs et Lawrence Ferlinghetti (ses amis de longue date), il est un des grands représentants et en même temps un des grands dissidents, fraternel et virulent, de cette « beat generation » qui a explosé à partir de 1955 à San Francisco, et bouleversé rapidement la société et la culture des Etats-Unis. Ferlinghetti et Hirschman vivent toujours, mais ce dernier, si actif qu'il soit aux États-Unis, en Angleterre, en Europe centrale et en Italie, restait méconnu dans les pays francophones. Avec la publication de ces Arcanes, il devrait enfin faire entendre ici la voie - la voix - politique et libérée qu'il ajoute à ses prédécesseurs. Il est certes leur cadet de dix ans à quinze ans ; et contrairement à ceux que la drogue a trop tôt arrachés à la vie, il continue d'étendre son oeuvre majeure de « poète guerrier », d'infatigable street poet, un genre d'acteur et d'artiste qu'on imagine si mal à Paris.