Le livre : Ce qui du jour ou de la nuit s'agite sur les îles permet de rapprocher le monde et les choses de soi, tout ce qui à la fois s'impose et s'en échappe, ce qui s'oblige et se dérobe à nous-mêmes. Et tout ce qui est vu, sous la succession de ces instants concentrant l'attention, vient en nous de manière à nous habiter avec la violence de la subtilité et de la discrétion. Ces Archives d'îles de Jacques Moulin, où alternent prose et vers libres, ne sont pas des archives fictives, elles sont bien réelles. Les îles de Sein, de Batz, de Bréhat et d'Ouessant apparaissent comme autant de lieux où l'on s'avance sans prudence face à l'absence de murs, si ce n'est à l'affront des limites de la mer et du ciel, quels que soient les noms que l'on donne à ceux-ci, comme à tout ce qui les habite. Les îles sont le lieu de l'homme. Lieux d'incertitude, de l'ailleurs radical, ils conduisent à une méditation sur ce qui, entre hauteur et profondeur, gronde, comme pour se tenir au gouffre / pour se donner du coeur à l'abyme : lieux où la frontière fragile qui nous sépare (de ce qui est) semble se déchirer.