Et si, du socle vide des places municipales, les statues disparues sous l'Occupation ressurgissaient du néant dans lequel l'histoire les a plongées ? Et si « des archives mortes, on pouvait tirer du sang chaud », pour reprendre les termes de Lucien Febvre évoquant la puissance des documents ? Les lieux et fonds d'archives sont, depuis Jules Michelet, irrigués par le pouvoir de résurrection du passé. Historiens, historiens de l'art, sociologues, conservateurs du patrimoine et artistes s'en saisissent et livrent ici leur pratique et interprétation du replay dans les arts – plastiques, chorégraphiques et de performance. La question de la recréation des œuvres perdues ou immatérielles se situe à la rencontre des mondes de la création et du patrimoine. L’art contemporain, dans notre époque post-moderne, est d’autant plus créatif et inventif qu’il est moins amnésique.