Art et religion de Chauvet à Lascaux
Dans cet ouvrage posthume inédit, l'anthropologue Alain Testait pose son regard sur le dispositif iconographique des grottes ornées du paléolithique supérieur, en particulier celles de Lascaux (- 18 000) et Chauvet (- 37 000).
Analysant aussi bien la distribution spatiale des oeuvres, les représentations animales et l'abondance des signes abstraits, il en propose une interprétation inédite jointe à une nouvelle théorie des signes.
Selon lui, cet art obéit à un canon qui semble renvoyer à un mode de pensée mythique similaire à celui qui s'exprime dans le totémisme. L'iconographie des grottes évoquerait ainsi une humanité hybride, mal dégagée du monde animal. L'homme y est certes figuré, mais de façon dissimulée. C'est au travers des animaux et de leur classification en espèces que l'art pariétal nous révèle, explique Alain Testart, une classification des hommes.
L'omniprésence des signes de la féminité apposés sur les images d'animaux donne à penser que la reproduction du monde était en outre une préoccupation centrale de la religion des Paléolithiques. Miroir de l'état mythique des origines, la grotte renfermerait dès lors les étapes d'une cosmogonie.