Si l’art n’est pas d’abord considéré en tant que production d’objets mais comme manière d’être au monde, intéressant tout homme et toute société, si la foi n’est pas considérée en tant qu’adhésion intellectuelle aux vérités de la foi, mais comme acte capable d’illuminer et transformer le monde, alors, loin d’être uniquement en rapport d’interaction, d’interdépendance, ou de ressemblance, l’art, la foi et le politique sont une unique réalité vivante. En ce sens, chacune des trois entités sera d’autant mieux comprise et pensée qu’elle sera vue comme l’une des modalités de la même dynamique.
Cette thèse se développe en trois étapes éclairant successivement les présupposés de sa démonstration, son effectivité dans la personne individuelle comme dans la société, enfin sa portée programmatique : le monde n’aura d’avenir qu’en assumant le ressort poétique qui le constitue et l’anime depuis le commencement.