Artus de Bretagne
Artus de Bretagne est un roman en prose néo-arthurien, vraisemblablement composé autour de 1300 par un clerc de la cour du duc Jean II de Bretagne, qui met en scène Artus, fils d'un duc nommé jean de Bretagne et descendant de Lancelot, qui conquiert et épouse la belle Florence, fille du roi Emenidus, qui règne sur le Sorelois, une terre orientale, avec l'aide du clerc Étienne et de la fée Proserpine. Promis à un relatif succès de librairie à la Renaissance, ce roman, longtemps méconnu, renouvelle la tradition arthurienne, en explorant un chronotope original, après la mort du roi Arthur, entre Orient et Bretagne armoricaine. Nourri de réécritures du Lancelot en prose, du Tristan en prose, mais aussi imprégné par les chansons de geste et le Roman de ta Rose, Artus met en récit le traditionnel débat du clerc et du chevalier, en campant Étienne en rival d'Artus, Étienne qui, clerc, est finalement adoubé chevalier. La traduction proposée, fondée sur l'édition de Christine Ferlampin-Acher publiée dans la Collection des Classiques Français du Moyen Âge en 2017, présente une introduction qui situe l'oeuvre, en analyse les enjeux poétiques et politiques (en relation avec les rêveries de croisade du duc Jean II de Bretagne), et montre comment l'auteur construit une pseudo-mythologie solaire autour d'un héros restaurateur de la lumière et d'une fée nommée Proserpine. Souvent souriant, spirituel, ce roman propose un renouvellement original de la matière arthurienne et des traditions construites autour d'Alexandre le Grand.