Arvida
À l'autre bout du monde il y a Arvida, ville modèle érigée au début du
vingtième siècle par l'industriel américain Arthur Vining Davis.
Le narrateur de ce livre est né là, dans la capitale de l'aluminium,
construite en cent trente-cinq jours. Petite utopie nordique peuplée
de braves gens, de menteurs compulsifs et de pures crapules. Dans les
quatre paroisses d'Arvida, le long du Saguenay et par-delà l'horizon
bleuté des monts Valin, on se raconte des histoires de nuits en forêt
et de matins difficiles. Des histoires de jeunes filles innocentes et de
bêtes sauvages, de meurtre raté et de mutilation rituelle, de roadtrip
vers nulle part et de maison hantée. Des histoires tantôt tristes, tantôt
drôles, tantôt horribles, et souvent un peu tout ça à la fois, mémorables
pour leur profonde authenticité, même si, il faut bien le dire, elles sont
toutes à moitié fausses et à moitié inventées.
Digne fils de son conteur de père, Samuel Archibald se révèle dans ces
pages un émule de Cormac McCarthy obsédé par Proust, un héritier
d'Anne Hébert qui a trop lu Jim Thompson et Stephen King.