Athènes, 11 février 2015. Alors que les Grecs viennent de porter au pouvoir la coalition
de gauche menée par Alexis Tsipras, le patron d'une agence locale du Crédit national de
France est assassiné lors de ce qui ressemble fort à une attaque de terroristes islamistes.
En France, où l'on est encore sous le choc des attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper
Cacher, c'est la panique. La banque serait-elle dans le collimateur de cet État islamique
qui sème la terreur en Syrie, en Irak et dans le reste du monde ? La situation est d'autant
plus problématique que le Crédit national de France tente depuis des mois de trouver un
acheteur pour sa filiale, la Banque Hellène et du Pirée, imprudemment achetée à l'époque
où la Grèce passait encore pour l'une des économies les plus prometteuses de la zone euro.
Une époque, se souviennent avec amertume le
président de la banque, Gauthier de Montpazier,
et son chef de l'Inspection, Venugo, où on achetait
tout ce qui bougeait et où on avait coutume de
dire qu'il y a deux sortes d'acquisitions : celles que
l'on surpaye et celles que l'on rate. Le vent, depuis,
avait tourné à Athènes. Comptes publics maquillés,
dette et déficit public volontairement sous-estimés,
évasion fiscale massive, bras de fer avec Bruxelles
pour instaurer des mesures d'austérité : tous les
groupes étrangers n'avaient plus qu'une idée en
tête, quitter le pays. Mais où trouver un acheteur
quand tout le marché ne pense qu'à vendre ?
De Paris à Athènes, d'Istanbul en Syrie, Gauthier
et Venugo vont devoir naviguer entre attentats,
menaces, chantage et trahison tandis que la
nouvelle majorité au pouvoir en Grèce essaie en
vain de faire entendre une autre musique que celle
que veut lui faire jouer l'Union européenne.