Peuplé de 200 000 habitants, l'archipel de Vanuatu se compose de 80 îles ou îlots bordés de récifs frangeants sur lesquels s'exerce depuis des siècles une petite pêche vivrière qualifiée de «traditionnelle». Après l'accession du pays à l'indépendance en 1980, un ambitieux programme de développement de la pêche côtière a été mis en place par le Service des Pêches de Vanuatu, suivi au plan scientifique par l'ORSTOM (aujourd'hui l'IRD). Lorsque le programme prend son essor en 1983, l'économie rurale de Vanuatu est dominée par l'agriculture - la production de coprah issue des cocotiers, notamment - et l'élevage bovin. La pêche, à travers son secteur vivrier, joue un rôle déjà essentiel dans la sécurité alimentaire des populations du littoral, que le projet gouvernemental va contribuer à renforcer. Les dynamiques de cette pêche vivrière ont été saisies à dix ans d'intervalle, à travers les deux recensements halieutiques et agricoles que le Service National de la Statistique de Vanuatu a conduit en 1983 et 1993 sur l'ensemble du pays. Le présent atlas est un bilan cartographique de cette expérience de développement qui s'apparente à une véritable révolution «bleue». Il se veut à la fois un ouvrage de réflexion sur l'évolution de la pêche dans un pays insulaire de la zone intertropicale, et un vecteur de promotion de la cartographie comme outil d'analyse et de représentation des dynamiques de la pêche côtière. Il s'adresse à un large public : les spécialistes du domaine halieutique ou de l'Océanie, les pêcheurs et administrateurs des pêches du Pacifique Sud auxquels il présente un outil leur permettant de mieux gérer leurs ressources, les amoureux des îles enfin, et tous les rêveurs sur cartes.