Il n’y a pas d’histoire qu’on étudie plus volontiers aujourd’hui que celle des dernières années de la république romaine. De savants ouvrages ont été publiés sur ce sujet en France, en Angleterre et surtout en Allemagne, et le public les a lus avec avidité. L’importance des questions qui se débattaient alors, la vivacité dramatique des événements, la grandeur des personnages justifient cet intérêt ; mais ce qui explique encore mieux l’attrait que nous éprouvons pour cette curieuse époque, c’est qu’elle nous a été racontée par les lettres de Cicéron.
Les lettres de Cicéron font aussi connaître les hommes importants de cette époque, car, grâce à son humeur complaisante, il les a tous connus et fréquentés, en sorte qu’on pourrait en tirer comme une galerie de portraits qui feraient revivre pour nous cette grande société. De tous ces correspondants, aucun n’entretint avec lui un commerce plus long et plus régulier qu’Atticus.
Ce personnage est assurément l’un des plus curieux d’une époque importante qui, par tant de côtés, ressemble à la nôtre, et il vaut la peine qu’on l’étudie de près.