Le regard que Didier Nordon pose sur le monde est toujours aiguisé par l'humour. Qu'il s'agisse de la science ou de la critique littéraire, dont les travers sont gentiment moqués, les nouvelles qui composent ce recueil ironisent sur notre vision moderne des choses.
On verra Einstein en proie au doute, avant qu'il n'affronte en une mémorable course cycliste Penrose, Weinberg et Reeves ; Sartre, Hugo, Chateaubriand et autres manifestant devant le Panthéon ; Proust dépossédé de sa première phrase... On rencontrera aussi des anonymes, tels ces amants soumis à de pénibles décharges électriques, cet homme qui déteste les anniversaires, ou encore des professeurs noyés quand le niveau monte... On lira une manière amorale d'élever les enfants, on saura quels risques fait courir à un savant la réputation d'avoir eu le prix Nobel...
Bref, Didier Nordon nous offre quelques morceaux choisis de «l'Histoire de la pensée occidentale», où l'on apprendra enfin que le CNRS n'est pas ce que l'on croit.