Réédité et traduit en plusieurs langues, cet ouvrage est considéré
comme l'un des plus importants parus ces dernières années dans le
champ de la petite enfance. En s'appuyant sur des travaux menés au
Canada, en Suède, en Italie, sur les apports de la sociologie de l'enfance,
de la philosophie, de l'éthique, des sciences politiques, il pose les questions
essentielles en ce domaine : quelle est notre compréhension de l'enfant, de
ce qu'il peut être, de ce qu'il devrait être ? Quelles sont les missions des
institutions de la petite enfance ? Que penser de leurs objectifs ?
Prenant en compte les évolutions politiques, sociales, économiques et
technologiques à l'oeuvre dans nos sociétés postmodernes, les auteurs
questionnent les recherches visant à définir et à évaluer la qualité de
l'accueil dans le champ de la petite enfance. Pour eux, le concept et le
langage de la qualité, actuellement dominants, risquent d'en réduire les
enjeux à une simple perspective managériale soumise à la connaissance
et aux techniques de mesure de quelques experts, l'accueil et l'éducation
des jeunes enfants n'ayant alors pour vocation que de livrer des sujets
prêts à entrer dans le système scolaire obligatoire et à intégrer la société
de consommation.
Pour comprendre et évaluer le travail pédagogique auprès des jeunes
enfants, ils proposent de recourir à un langage et des outils différents,
articulés autour du concept de «faire sens», qui donnent toute leur place
à la contextualisation, à la subjectivité, à l'incertitude et au provisoire.
Rendre visible la pratique auprès des tout-petits est une nécessité, mais
cette évaluation doit être en cohérence avec les missions des institutions
qui accueillent la petite enfance.