Depuis que s'est imposée, au cours du XIXe siècle, l'idée de normalité qui régit les conduites et les formes humaines, la validité, qui en est une figure, est devenue la référence, fort abstraite du reste, pour toutes les naissances ou les aléas de la vie. Les corps ou les esprits qui font exception à une moyenne déclarée normale par la société sont évalués, classés, hiérarchisés, traités en fonction de leur écart à cette norme. Le handicap, pour reprendre ce terme inadéquat mais pratique, se trouve sous la domination de la validité. Cette opposition doit être subvertie pour ouvrir à de nouvelles politiques et formes associatives.
Cette évolution se situe dans un vaste mouvement de pensée qui remet en cause les oppositions les plus établies : la dichotomie nature/culture du côté de l'anthropologie, la séparation entre le fixe et l'incertain du côté des sciences du langage ou de la logique, le masculin et le féminin dans les études et les théories du genre.
Ainsi, l'auteur engage à renverser le binarisme valide/handicapé. Il s'agit de considérer les humains sur un continuum vital où chaque personne est unique. Cette perspective change tout