Une romancière participe à une émission littéraire télévisée à l'occasion de la parution de son premier livre. Elle ne se doute pas qu'au même moment son image à l'écran bouleverse un employé des Espaces verts de la ville de Nogent-le-Rotrou. Repris de justice pour un crime commis il y a trente ans, menant désormais une vie bien rangée, ce dernier est confronté de façon inattendue à son passé, à son geste, à sa faute.
Car la romancière est la fille de sa victime. Et, dans cinq jours, elle viendra dédicacer son ouvrage dans la librairie de la ville.
Un compte à rebours se déploie alors pour cet homme solitaire, dans un climat à la fois banal et oppressant, en attendant le face-à-face qu'il redoute mais auquel il ne pourra se dérober.
Dans ce texte où chaque personnage est en quête d'une réparation intime, Sophie Daull intervient pour affirmer la fidélité qu'elle voue aux disparus, aux fleurs et aux sous-préfectures.
Un roman brillamment construit sur les ambiguïtés du désir de pardon.
« L'auteure et le jardinier se sont fait face, dans un ralenti narcotique forçant le monde entier au déraillement du temps. Tous les regards convergèrent vers le couple. L'air semblait bloqué dans tous les poumons, le mouvement figé dans tous les muscles, le sang pétrifié dans toutes les veines, les coeurs stoppés dans toutes les cages thoraciques. Le silence était impressionnant, nucléaire ; on aurait pu entendre des larmes tomber sur du papier buvard. »