Deux frères, Paul et Jean, si proches l'un de l'autre que rien ne peut les séparer, apprennent dès l'enfance à se partager les tâches. A Paul revient d'écrire, à Jean de vivre. Mais, trop dépendants l'un de l'autre, ils n'y parviennent vraiment ni l'un ni l'autre. Paul se perd dans l'écriture, et Jean, ne pensant qu'à l'aider, en oublie de vivre. C'est Jean qui parle, après la disparition de son frère : il s'efforce, avec un grand scrupule, de rendre compte de leur étrange relation. La mère est morte la première, puis Grant, le père. Jean reste seul avec Léa, la deuxième femme de Grant, pour veiller sur Paul malade et l'accompagner jusqu'à sa fin.
Une fois ce "rapport" terminé, Jean décide de poursuivre son récit. Il a l'impression, alors, que son frère s'éloigne. Sa vie s'ouvre : des personnages restés jusque-là dans l'ombre prennent une dimension inattendue, il découvre une autre Léa et aussi un autre Paul.
On croirait lire une histoire réelle. Tout est là, restitué avec limpidité. Reste l'indicible. Il est là aussi, entre les lignes, comme il l'est dans la vie entre les êtres.