Dans un encart qui accompagnait - hommage de l'auteur - certains exemplaires de To Pollen (Barque Press, 2006) figure cette phrase : Terror may already be priced into values, qu'Abigail Lang transpose ainsi : « Le risque terroriste se reflète peut-être déjà dans les valorisations boursières. » Alors que l'armée britannique se livrait à des exactions en Irak, et que la lutte antiterroriste faisait des victimes innocentes sur le sol anglais, les marchés financiers apprenaient à évaluer la terreur : sa définition, son prix. Si la raison du plus fort prospère d'autant mieux qu'elle est dissimulée, Au pollen entend au contraire ramasser tout le présent d'une guerre menée au loin. Ainsi, ce poème condense en 22 strophes de 13 lignes une immense variété de vocabulaires, de registres de langue et de voix, qui, tous, font la preuve que la guerre est aussi produite par des langages.
G. S.