Nietzsche
Aurore
Publié d'abord en 1881, puis en 1887, et précédé d'un avant-propos de Nietzsche lui-même, Aurore s'attaque de plein fouet au problème de la morale, en mettant en oeuvre la méthode généalogique.
Nietzsche traque le moment de surgissement des « préjugés moraux », parce qu'il faut découvrir les raisons qui ont conduit l'homme à s'inventer un système contraignant de pratiques morales, capable de devenir, ensuite, comme « une seconde nature ».
Sans avoir la virulence extrême des écrits ultérieurs, Aurore résonne néanmoins d'accents polémiques vengeurs : Platon et Schopenhauer à nouveau dans la ligne de mire. L'un, parce qu'il dévalorise la culture des sophistes, dont Nietzsche se fait le chantre ; l'autre, parce qu'il a cultivé la doctrine de la compassion, un sentiment que Nietzsche juge être une « affection nocive ».