« Je mets des prénoms sur des fragments de vie », écrit Sylvain Levey. Il se fait ici conteur politique et poétique pour parler des exils d'hier et d'aujourd'hui.
On fait la connaissance d'Abdul Samad, le petit Afghan qui rejoint l'Europe au péril de sa vie ; d'Angèle, la jeune Bretonne qui part pour la capitale dans les années 1960 ; de Malo, l'escargot qui pense que l'herbe sera plus goûteuse dans le champ d'à-côté ; de Walid et Joséphine, deux utopistes qui rêvent d'un monde meilleur ; et de nombreux autres personnages captivants qui entament de petits ou grands voyages.
On n'a pas besoin d'aller aussi loin que la lune pour se rendre compte que les départs et les déracinements sont depuis toujours liés à l'histoire de l'humanité. Par cette forte évocation des vertus du métissage contre le repli identitaire, Sylvain Levey renoue avec de petites chroniques, matériau multiforme ou pièces de puzzle favorisant le jeu et la réflexion. Nécessaire et vivifiant.